« Ubérisation » ou « Economie à la demande » sont des termes de plus en plus souvent utilisés qui décrivent un phénomène socio-économique où clients et professionnels rentrent en contact quasi-instantanément grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. Fini les intermédiaires ! Le numérique permet de casser les prix. Une opportunité économique pour les uns, une vague de panique pour les autres, l’Ubérisation de notre société fait la une des journaux depuis juin 2015. Les secteurs touchés par cette révolution économique se multiplient et l’inquiétude de leurs acteurs ne cesse de s’amplifier. Nous verrons que ce modèle économique 2.0 a un impact direct sur l’emploi, mais lequel ?
Révolution économique
Cette révolution macro-économique est née d’une recherche de compétitivité des acteurs de notre société, d’un besoin d’indépendance de la population française et d’une avancée technologique et numérique. Elle tire son étymologie de la célèbre société américaine « Uber », précurseur dans la mise en relation numérique entre utilisateurs et chauffeurs, proposant des services de transport à prix défiant toute concurrence. Depuis, on voit cette économie à la demande se multiplier dans de nombreux secteurs d’activités :
L’hôtellerie : avec AirBNB qui est une plateforme de location de logements entre particuliers qui supprime les intermédiaires. Près de 17 millions d’utilisateurs ont sollicité les services de la communauté pour se loger durant l’été 2015
Les transports publics : Blablacar, 1er site de covoiturage mondial est une plateforme communautaire payante qui met en relation conducteurs et passagers.
Les métiers juridiques : WeClaim est devenu une solution alternative en cas de conflit juridique et propose ses services en ligne.
Les banques : Besoin d’un prêt ? Vous pouvez désormais faire appel à la communauté et obtenir un financement à taux réduit et aux formalités plus souples : le Crowdfunding ou le peer to peer lending.
La liste ne s’arrête pas là, des dizaines de secteurs voient naître cette nouvelle forme de concurrence, et souvent à des prix imbattables qui effraient les commerçants.
L’emploi est-il en danger ?
Le marché de l’emploi en France, loin d’être le plus dynamique, doit-il s’inquiéter de ce mouvement ? Evidemment, l’avancée technologique a considérablement changé le travail et les craintes à son égard sont nombreuses. On constate depuis 2 ans de nombreuses manifestations d’opposition : Les taximen s’opposent à Uber, Pôle emploi dénonce le Boncoin, … Les débats sont électriques et les arguments liés à l’emploi sont parfois évoqués avec mauvaise foi.
La suppression des intermédiaires a des conséquences directes sur les emplois d’interaction (en contact direct avec le client).
L’Uberisation crée plus de valeur qu’elle n’en détruit
Selon Vincent Champain, président de l’Observatoire du long terme, « le digital engendrera de nouveaux postes de production ». Il permettrait également de (re)valoriser de nombreux métiers. Les agriculteurs locaux pourraient valoriser la qualité de leurs produits, les corps de métier pourraient mettre en avant leur valeur ajoutée et proposer leurs devis en ligne. Les chauffeurs 2.0 (Uber, Heetch, chauffeur privé, …) sont de plus en plus nombreux, et dépassent largement le nombre de taximen qui mettent la clé sous la porte.
Vers une transition économique
Il s’agit d’une véritable rupture du modèle économique où les entreprises traditionnelles se voient dans l’obligation de s’adapter… L’Ubérisation, parfois évoquée comme « la fin du salariat », impacte aussi la fiscalité (récolte de la TVA, taxe de séjour pour AirBnb,…). Les autorités de régulation et la protection sociale sont également évoquées lors des débats. L’ubérisation est en train de changer considérablement notre modèle social, et cette révolution est loin de s’arrêter. Certains parleraient même déjà d’Ubérisation 2.0 …
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